Dans les collines de Muciro, Barangenza Régine connaissait l’incertitude du lendemain. Chaque matin, elle se levait avec cette inquiétude que portent tant de mères : comment nourrir sa famille avec des moyens qui semblent toujours insuffisants ? Les besoins essentiels de son ménage paraissaient parfois comme une montagne impossible à gravir.
Mais Régine nourrissait une conviction, que la pauvreté ne pouvait lui enlever : une détermination silencieuse.
Quand l’Association Abagenzi b’ibidukikije lui a parlé du projet des champignons, elle n’imaginait pas que ces derniers allaient changer sa vie. Grâce aux formations reçues et à un accompagnement technique par la Fondation Kibira, ce qui devait être une simple activité s’est transformée en un espoir.
Les premières récoltes ont été un émerveillement. Puis les revenus ont commencé à affluer, modestement mais régulièrement. Et avec ses collègues de l’association, Régine a osé rêver plus grand : investir dans l’élevage.
Aujourd’hui, deux chèvres broutent dans l’enclos qu’elle a construit de ses propres mains, avec des matériaux trouvés autour de chez elle. Ces deux petites bêtes représentent bien plus que du bétail, elles montrent sa victoire sur l’incertitude.
« Grâce aux champignons, j’ai pu acheter deux chèvres », raconte-t-elle avec une fierté qui illumine son visage. « Je prévois d’agrandir l’enclos et de développer mon élevage pour mieux faire vivre ma famille. C’est un changement réel dans ma vie. »
De moyens très limités à cette nouvelle sécurité alimentaire et économique, l’histoire de Régine nous rappelle qu’il suffit parfois d’une opportunité pour que tout change. Et pour elle, ce n’est que le début d’une belle récolte, avec encore tant de projets à réaliser.